Le métier de photographe étant le métier préféré des Français, et le matériel photographique ainsi que les formations bien plus accessibles qu’auparavant, la photographie sociale a connu un élan incroyable et ne cesse de croitre. Beaucoup souhaitent dans un futur proche se lancer et tenter l’aventure photographique. Mais peu d’entre eux seront encore présents dans les prochaines années car la concurrence est rude ! Je vais donc tenter de vous donner ici quelques pistes pour éviter les écueils classiques du début d’activité et qui vous aideront à aborder cette étape plus sereinement. Devenir photographe professionnel n’est pas qu’une histoire de bouton, c’est avant tout devenir un vrai chef d’entreprise !
Devenir photographe professionnel
• Un entrepreneur à part entière
Le métier de photographe aujourd’hui ne se limite pas à la prise de vue et au traitement de l’image. Devenir photographe, c’est aussi être entrepreneur(e) et savoir mettre en pratique quelques concepts simples de marketing et de commerce.
• Le photographe que vous voulez être
- Devenir photographe est pour le moins facile. Il s’agit de faire des photos.
- Devenir un bon photographe l’est presque tout autant. Il s’agit de faire de jolies photos avec un appareil photo et être reconnu par tous.
- Devenir photographe professionnel est encore facile. Il s’agit de se déclarer et de monter sa société.
- Devenir un bon photographe professionnel ne laisse plus place à l’amateurisme. Il s’agit là par contre de prouver que vous êtes experts dans votre domaine, au point de gagner votre vie avec.
• Vivre de la photo à temps plein
Loin de moi l’idée de vous donner un processus infaillible. Cet article s’adresse donc particulièrement aux photographes amateurs désireux de devenir professionnels et d’en vivre à temps plein. Un parcours semé d’embuches mais qui vaut la peine d’être vécu lorsque l’on voit le bonheur que ce métier peut nous procurer au quotidien.
1. Identifier le type d’image que vous aimez
Pour savoir ce que l’on veut vendre, il faut définir ce que l’on aime faire. Réfléchissez donc à ce que vous voulez faire en identifiant ce que vous aimez. Allez sur Pinterest, Google image, Fotolia ou tout autre site d’image et créez vous un tableau en y ajoutant toutes les photos qui vous plaisent.
Après un bon mois de recherche, regardez ce qui s’y trouve le plus : de l’architecture ? Des portraits ? Des animaux ? De l’alimentaire ? Du mariage ? De la maternité ? Du beau ? Du décalé ? Du lifestyle ? Du studio ? De la mode ? Les autres questions à se poser sont le pourquoi vous aimez ça, que voulez-vous en faire ? Passer un message ? Être témoin d’une histoire, de l’Histoire ? Transmettre ? …
2. Acheter votre matériel photo
• Avant tout achat, renseignez-vous sur les différentes possibilités
Maintenant que vous savez vers quoi vous voulez aller, il faut acheter un boitier et un objectif mais lesquels ? Allez sur google et tapez le nom de certains objectifs pour voir des images d’exemples. Par exemple, tapez 50mm 1.2 et allez dans les images pour savoir si le rendu vous plait. Attention, certains objectifs sont plus appropriés pour du portrait comme d’autres pour la photo animalière.
Vous pouvez aussi aller en magasin spécialisé et n’hésitez pas à poser vos questions aux commerciaux. Ils sauront vous aiguiller, c’est leur métier :)
Un appareil photo = un boitier nu + un objectif. Attention à ce que l’objectif que vous achetez soit compatible avec votre boitier !
• Choisissez votre matériel photo
Si vous souhaitez vraiment vous lancer dans la grande aventure, je vous conseille de définir quel type d’appareil photo vous souhaitez, le reflex ou l’hybride, la visée optique ou numérique, la taille de votre capteur, le poids de votre appareil, son ergonomie… Il y a de nombreux critères à prendre en compte et vous seuls êtes maîtres de vos envies. En terme de marque, que ce soit Canon, Nikon, Fujifilm, Sony ou autre, ils se valent tous pour la plupart.
Attention ! N’achetez pas des milliards de choses tout de suite, ça ne sert à rien. Chaque chose en son temps. Apprenez à vous servir de ce que vous avez déjà. Utilisez déjà la lumière naturelle correctement. Pourquoi ? Tout simplement car c’est la base et que le soleil est gratuit ! Ensuite, augmentez vos connaissances une chose à la fois. Un réflecteur, un flash, ou 2, ou 3 si vous souhaitez faire du studio… et au fur et à mesure, vous pourrez devenir expert dans votre domaine.
3. S’abonner à un logiciel de traitement photographique
Adobe propose aujourd’hui la possibilité d’avoir Lightroom (chambre noire numérique) et Photoshop (logiciel de retouche) en abonnement pour 11€ par mois. C’est très abordable et vous avez en plus accès à toutes les mises à jour et la possibilité d’avoir ces logiciels sur deux ordinateurs en simultanée.
4. Acheter des solutions de sauvegardes
C’est incontournable ! Une de mes plus grande peur est de perdre mes images, c’est pour cela que des solutions de stockage sont essentielles ! Que ce soit en ligne ou bureau, à vous de faire votre choix !
Faites attention à toujours dupliquer vos images sur différents supports à différents endroits afin de ne jamais les perdre ! Retrouvez mes formations dans lesquelles je vous explique tout le processus.
5. Se former à la photo et aux logiciels
• Apprendre les bases de la photo
Ça a l’air logique. Pourtant, beaucoup de photographes professionnels aujourd’hui ne sont pas Photographe de BASE. Tout comme moi d’ailleurs. Le métier de Photographe est pour moi une reconversion. Or, c’est un métier qui demande des connaissances techniques et théoriques. Sans elles, et même avec un numéro de Siret, nous ne restons qu’amateurs. Que ce soit en terme de règle de composition, de lumière, de réglages, certaines bases sont incontournables. Il ne suffit pas de s’acheter un boitier à 3000€ pour se dire que cela suffit à faire de belles photos.
La solution ? La formation ! En école, auprès d’autres photographes, en ligne ou même encore par des livres spécialisés. En ce qui me concerne, j’ai besoin d’échange. Avoir quelqu’un en face de moi pour m’expliquer les choses est primordial. Mais d’autres sont plus autodidactes et aiment apprendre par eux-mêmes. Attention cependant à ce que l’on peut trouver sur internet. Tout n’est pas bon à prendre comme vous pouvez vous en douter. Entourez-vous de spécialistes ou de photographes chevronnés exerçant depuis longtemps.
Je reste convaincue que se former est un devoir. Cela permet un rappel des bases afin de laisser libre cours à sa créativité.
• Développer sa créativité
Maintenant que les bases sont acquises, vous avez la possibilité de vous affranchir de quelques règles si le cœur vous en dit. Pourquoi ? Tout simplement pour être créatif et proposer à vos clients des images diversifiées. N’y-a-t-il pas dans l’art une part de danger ?
Être scolaire n’a jamais été mon créneau. J’aime à croire que j’ai quitté l’école au moment où mes ailes se sont mises à pousser. J’ai changé de métier de nombreuses fois pour enfin trouver ma voix. Mais si je perdure dans ce métier, c’est aussi peut-être et surement parce que j’ai su me mettre en danger afin d’évoluer. Il y a souvent de bien jolies choses qui arrivent presque par hasard. Que ce soit par inadvertance ou bien par simple chance, si l’on ne tente pas, rien ne pourrait arriver de beau, non ? Alors osez et testez !
• Se spécialiser
Vous avez appris, vous avez testé, vous avez sûrement développé une spécialité, une niche ! C’est d’ailleurs grâce à elle que vous pourrez vous proclamer expert et qui vous permettra de mieux vendre vos prestations !
• Se former aux logiciels
N’oubliez pas de vous former aussi sur les logiciels que vous utiliserez ! Lightroom et Photoshop sont des logiciels complexes qui demandent de nombreuses heures de formation ! Mais il existe aussi d’autres logiciels nécessaires au bon fonctionnement de votre entreprise.
Plus vous vous formerez tôt et bien, moins vous perdrez votre temps et meilleure sera votre qualité de travail et de vie !
6. Prendre des photos !
Faire de l’image. Encore et encore. C’est en pratiquant quotidiennement que l’on apprend et que l’on se trouve. Afin de vous créer un premier portfolio ou de tester votre matériel, il va falloir s’y mettre !
Shootez votre famille et vos amis si vous voulez faire de la photographie sociale, shootez des insectes si vous voulez faire de la macro, shootez des bâtiments si vous voulez faire de l’archi, shootez ce que vous voulez tant que cela reste dans le domaine de prédilection vers lequel vous voulez vous spécialiser. L’objectif étant de Faire de l’Image.
Bien avant que la photographie ne soit mon métier, elle était avant tout ma passion. Et pour que cette passion ne s’épuise pas, il est important pour moi de la titiller. Aussi, j’essaie chaque jour de pratiquer, que ce soit avec mon boitier ou bien tout simplement avec mon Smartphone.
Continuer à prendre du plaisir reste une des choses les plus importantes.
7. Développer son réseau
Être photographe indépendant, c’est travailler seul… ou pas ! À vous de choisir ! Mais sachez que le réseau, qu’il soit personnel ou professionnel, est d’une importance capitale !
La communauté vous permettra d’ailleurs de remplir votre agenda la première année (au moins). Allez au restaurant, prenez des cafés, sympathisez avec vos collègues, networkez, allez en formation, échangez, ne travaillez JAMAIS seul.
8. Se créer une image de marque
Qui êtes-vous ? Comment vous reconnaitre ? On parle bien sûr de nom, d’identité visuelle, de markéting cohérent… Réfléchissez à votre identité et à l’image sur laquelle vous souhaitez communiquer.
• Votre partenaire graphiste
Je vous conseille de vous rapprocher d’un graphiste pour établir une charte graphique et créer votre logo. Cela vous permettra de communiquer toujours de la même manière et vos clients vous « reconnaitrons » quels que soient les supports.
• Votre partenaire photographe
N »hésitez pas non plus à passez vous-même chez le photographe pour avoir un portrait digne de ce nom. Comprenez ce que c’est d’être aussi devant l’objectif pour mieux comprendre vos futurs clients. Cela vous permettra d’adapter vos offres, votre relationnel, votre comportement.
9. Montrer son travail
L’ère numérique est si présente qu’il est impossible de penser sans, même si le bouche à oreille reste encore aujourd’hui un outil performant ! Le site internet est donc une de vos priorités, ainsi qu’une présence sociale.
• Créez un site internet
C’est la case obligatoire pour moi ! Montrer vos images sur la toile vous permettra de toucher le plus grand nombre. Mais n’oubliez pas d’avoir les autorisations (écrites de préférence, même s’ils peuvent à tout moment changer d’avis) de vos modèles.
En ce qui concerne la tarification de votre prestations, sachez que vous ne pouvez afficher vos tarifs qu’à partir du moment où vous avez un numéro de SIRET (être déclaré), sinon vous risquez de vous faire taper sur les doigts !
• Soyez présents sur les réseaux sociaux
J’aime souvent à dire que lorsqu’on travaille dans le social, l’important est de communiquer sur soi. En tant que personne, j’aime savoir à qui j’ai affaire à partir du moment où je compte dévoiler une part de moi-même, de mon intimité à une autre personne. Pouvoir donc s’identifier à la personne à qui je vais confier un petit bout de ma vie est très important.
Soyez donc présent de manière professionnelle sur les réseaux certes, mais pensez aussi à y mettre aussi un peu du vous « personnel ». Chaque réseau social à sa spécificité et la communication y est différente. Donc veillez à bien définir la vôtre en identifiant à qui vous comptez vous adresser.
10. Se faire payer et définir ses tarifs
• Devenir photographe professionnel, c’est se faire payer pour la première fois
Lorsqu’on commence une activité, il est difficile de se faire payer. Le syndrome de l’imposteur, vous connaissez ? Vous pensez que vous n’êtes pas à la hauteur. Or, c’est lorsque vous recevrez votre premier paiement que vous commencerez à avoir confiance en vous ! Alors oui, peut-être que vos premiers tarifs seront plus bas que ce qu’ils devraient être pour ne pas casser le marché. Mais tant qu’ils évoluent, alors c’est parfait !
J’ai aussi tendance à dire que je ne fais pas de photos gratuitement même si c’est pour étoffer mon portfolio, mais plutôt une sorte de troc. Voici quelques possibilités d’échange en plus de l’autorisation de publication bien sur :
Proposez à vos clients de vous donner une enveloppe avec ce qu’ils veulent dedans mais obligatoirement de l’argent (un peu le système du chapeau pour les artistes).
Proposez à vos clients de vous échanger la séance contre un service qu’ils peuvent vous fournir dans le cadre de leur métier peut-être.
• Définir son offre et ses tarifs
Maintenant que vous savez ce que vous voulez proposer à vos futurs clients, il va falloir la définir correctement ainsi que son prix. Je tiens tout de suite à dire que les photographes qui sont en seconde activité sur la partie photographie ne DOIVENT pas avoir d’autre définition de leurs tarifs que s’ils étaient à temps plein. En effet, même si cette activité est une activité complémentaire et qu’elle est considérée pour beaucoup comme de « l’argent de poche », il s’agit de ne pas casser le marché auprès des photographes qui en vivent à temps pleins et qui paient leurs factures avec ;-)
La définition de ses tarifs dépend d’un grand nombre de choses mais essentiellement de combien vous voulez vous payer pour avoir le train de vie qui vous correspond, sachant qu’il peut être bien différent les uns des autres ! En ce qui me concerne par exemple, la liberté n’a pas de prix et c’est sur elle que je mise tout !
Aussi, avant de vous lancer complètement, je vous conseille de faire une étude de marché, d’élaborer votre business plan et de bien déterminer vos besoins et sources de financement pour enfin choisir votre statut juridique et votre régime fiscal et social.
Bref, bosser pour soi n’est pas de tout repos, et devenir un photographe professionnel l’est encore moins. Mais si vous voyez votre bonheur dans ce métier, alors il n’y a pas une minute à perdre !
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