Après la mastectomie #seinetsaufnext

En 2013, j’ai parcouru la France entière afin d’aller à la rencontre de femmes de l’image : des photographes, des vidéastes, des journalistes… J’ai en effet eu le privilège qu’elles posent pour moi dans le cadre du projet #seinetsauf. Un projet photo visant à promouvoir le dépistage du cancer du sein. Il s’agissait pour elles, sensiblement derrière l’objectif dans le cadre de leurs métiers, de s’exposer à leurs tours, face caméra, ou tout simplement face à la lumière.

#seinetsauf : Face à la lumière, un espoir : celui de sensibiliser toutes les femmes à la maladie et à l’intérêt du dépistage.

Depuis 2020, j’ai (enfin) décidé de continuer ce projet ; ou plutôt, d’aller plus loin dans la vision des femmes malades. Un mood, un mot, une émotion, un message, une image (ou 2 d’ailleurs !). Mon objectif est de laisser libre cours à leurs sensations et à ce qu’elles souhaitent me donner en respectant toute la pudeur de leur corps et de leur esprit.

Ce projet s’articule autour de deux photographies pour chacune des femmes, un diptyque.

  1. Pour la première image, il s’agit d’une photo en couleur. Celle-ci révélant leur humeur du moment, leur message. Elles, tout simplement.
  2. Pour la deuxième image, il s’agit d’une photo en noir et blanc. Celle-ci peut-être un peu plus intime, révélant une partie de leur corps dont elles sont particulièrement fières, ou qu’elles estiment, aiment davantage, en tant que femme.

#seinetsaufnext : Parce qu’elles ont le droit d’y croire comme d’être désespérées et que la féminité n’est pas qu’une histoire de poitrine.

Après la mastectomie #seinetsaufnext

Merci à Patricia de Petits-Movies d’avoir réalisé cette vidéo.

L’aspect psychologique du projet

Contrairement au premier projet, cette fois-ci, je photographie seulement des femmes atteintes d’un cancer du sein, qui vont ou ont déjà subi une mastectomie. Même si j’ai l’habitude de photographier la maladie, celle-ci me touche particulièrement.

  1. En tant qu’amie, ayant perdue une amie en 2018 de ce satané cancer.
  2. Mais aussi en tant que femme, me posant les mêmes questions qu’elles-mêmes n’ont pas eu le choix de se poser sur la féminité d’après.
  3. En tant que maman, et de ce que la maladie implique en terme d’organisation, de temps, de fatigue…
  4. Et tout simplement en tant que personne, et les innombrables peurs, dont celle de la douleur et de la mort.

Ma première idée était de me faire accompagner tout au long du projet pendant les séances par un psychologue. Ceci, afin de m’aider à trouver les mots qui ne me viendraient sûrement pas le moment venu. Mais j’ai décidé d’aborder ce projet d’une manière différente. Mon objectif n’étant pas d’apporter quelque chose ou de rassurer mais d’être à l’écoute et de recueillir tout simplement ce qu’elles avaient à donner. C’est pour cela que chacune de mes séances ne dure pas plus de 30 minutes. Ceci afin de garder la spontanéité des premiers échanges ; mais aussi de ne pas nous attarder sur des récits qui pourraient s’étendre et perdre l’essence même du projet.

Des femmes incroyables

J’ai rencontré des femmes, amies, mamans et personnes incroyables aux histoires incroyables. Des récits parfois tellement plein d’espoir, et parfois tellement difficiles et malheureux. Notre rapport à la maladie est propre à chacun. J’aime à voir le positif et profiter de chaque instant. Mais si j’étais moi-même malade, comme le vivrais-je ? Je suis tellement admirative face à leur force et leur courage, que rien que pour ça, je suis fière et heureuse de leur offrir de mon temps et des images. Des images qui leur permettront, à elles et à leurs proches, de continuer de se construire et de comprendre qui ils sont devenus aujourd’hui.

La photographie a toujours été pour moi une manière de me rendre utile. C’est aussi ça la magie de l’image, de se souvenir des épreuves, de prendre du recul, de comprendre, de se construire.

J’Y SUIS. J’Y RESTE

J’ai traversé des périodes très éprouvantes, dont je suis ressortie encore plus forte.
J’y suis. J’y reste.

Rita
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COMPRENDRE CE QUE LE MAL-A-DIT

Accepter la maladie, dépasser l’indignation et la révolte.
Cheminer vers la paix intérieure, à son rythme. Devenir Sa priorité.

Delphine
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MON CORPS. MON ESPRIT.

Cette maladie m’a fait découvrir une force intérieure que je ne soupçonnais pas. J’ai longuement hésité à pouvoir me mettre à nu. Aujourd’hui, je suis fière de porter ces cicatrices, elles racontent ma vie, mon combat. Une pensée à toutes mes sœurs de kombats.

Amélie
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JE GARDE LE SOURIRE. MERCI À MA FAMILLE.

Le cancer, c’est pour les autres et quand il vous touche, c’est un cataclysme ! Pourtant, après trois opérations et les traitements qui vont avec, je réussis à marcher la tête haute et sans mes seins !! Pourtant, j’en étais assez fière avant. Au fil du temps, je m’y suis habituée. Je ne ferai pas de reconstruction et je porte fièrement mes prothèses externes… Qui peut savoir… Et je garde le sourire.

Annette
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ENFANTS, VÉLO, CHIMIOS !

Ce putain de cancer est si injuste. Il peut arriver même aux plus jeunes d’entre nous ! Un médecin m’a dit que j’étais trop jeune pour ça ! Maintenant, je compose avec. Ce trio infernal n’est possible que grâce à un entourage en or massif !! Car il n’existe aucune Asso pour emmener et ramener les enfants de l’école ! Maman solo, jeunes enfants et cancer c’est vraiment rock and Roll tous les jours !

Élise
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AVOIR FOI EN LA VIE, VERS L’INFINI ET AU-DELÀ !

Ne rien lâcher, regarder la lumière derrière les nuages, avoir foi en la vie ! La maladie est là, le combat est quotidien ! Ne rien lâcher, croire, transcender…

Isabelle
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OPTIMISME ET CHOCOLAT

Cette année de traitement me montre que la vie est imprévisible. La seule chose qui est constante (et qui j’espère le restera) est ma joie de vivre : vraie arme contre la maladie. Et la nourriture pour les jours ou le moral baisse ! J’ai à cœur de sensibiliser les jeunes femmes au cancer. Ce n’est pas parce que vous avez moins de 50 ans que cette grosseur est forcément bénigne. Écoutez votre corps, palpez-vous et consultez régulièrement. À n’importe quel âge.

Amandine
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NI ADMIRABLE. NI PITOYABLE.

J’envisageais cette année de cancer comme une longue parenthèse que je pourrais refermer une fois les traitements terminés. Mais les regards sur moi ont changé. On imagine que le cancer m’a appris quelques secrets sur la vie, que je suis une héroïne qui a gagné la guerre ou au contraire, j’inspire la compassion de celle qui s’en est sortie pour cette fois-ci… Mais je me sens ni admirable, ni pitoyable, ni détentrice d’une quelconque philosophie sur la vie. Le cancer ne m’a rien appris. Il a simplement confisqué la légèreté de celle qui vivait dans l’immortalité.

Mathilde
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C’EST MOI QUI T’AI NIQUÉ

27 décembre 2016, il est 10h, je viens de déposer mes enfants chez ma voisine, mon amie. C’est le jour J. Me voilà partie, je leur ai promis : maman va revenir ! Mais p… Qu’est-ce que j’ai peur ! Plus peur de ne pas me réveiller, que la perte de ce bout de chair infectée par le crabus. Les 8 séances de chimio n’ont pas eu raison de toi, mais elles t’ont affaibli, et moi, je vais te terrasser. C’est l’heure H, on y va… Tout est froid… Je ferme les yeux, l’anesthésie m’emporte, revenir à tout prix : je l’ai promis aux enfants ! Enfin, je quitte cet état de demi-vie de demi-mort, je suis là, un sein en moins mais là. Je vais revoir les enfants : j’ai tenu ma promesse… Crabus je n’en n’ai pas fini avec toi, suivra les rayons « radiogamathérapiques » et je vais « m’hormonothérapiser » pendant 5 ans ! Mais je me relèverai, je te promets à ton tour crabus, je te niquerai autant de fois qu’il le faudra alors, ne revient pas ! C’est toi qui es foutu : une armée de Guerrières Roses se dresse devant toi, tu en emporteras certaines avec toi… Mais nous sommes là !!! Mes enfants, maman est là, je suis revenue… Je suis là… je suis Là.

Samia
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JE SUIS VIVANTE ! FORÇA !

Mon cancer m’a rendu plus vivante que jamais. Mes enfants, « minha força » m’ont donné cette force intérieure incroyable pour combattre cette maladie, rester debout malgré les épreuves et être fière de ce que je suis aujourd’hui. Oui mon corps a changé mais je suis vivante ! Les cicatrices que j’ai sur le corps sont indélébiles mais elles me rappellent combien la vie est précieuse. Maintenant, je veux VIVRE ET PROFITER ! Le dépistage m’a sauvé.

Sandra
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AIMER VIVRE. AIMER SOURIRE. VIVA LA VIE.

Prendre la maladie à bras le corps, l’accepter pour mieux la dégommer, c’était mon credo. Bien sûr qu’il y a eu des moments de doutes, des envies de tout lâcher, j’ai pleuré maintes et maintes fois, et je me suis relevée encore plus forte et déterminée. Aujourd’hui, j’ai gagné le combat après un an de traitement assez intense. J’ai perdu le goût, j’ai les ongles abîmé, et bien d’autres effets secondaires, mais ce n’est rien à côté de ce que j’ai combattu. Je suis sur la voie de la reconstruction car pour moi vivre avec un sein en moins ce n’est pas le problème. Le problème, ce sont les douleurs du dos, être complètement de travers pour un confort et des douleurs en moins. Je vais avoir un DIEP en mars 2021. Prenez soin de vous, écoutez votre corps, faites-vous tester. Et les hommes aussi, car le cancer du sein n’est pas que féminin. 1% d’homme en sont atteints.

Véronique
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PRESSE

Octobre 2021 – Infoscope Puteaux

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Octobre 2021 – Revista La Vida en Rosa

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Retrouvez ici mes autres projets :

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